Mon résumé
: En 2005, à la Nouvelle-Orléans, pendant l'ouragan Katrina, une femme -
Zola Louisiane
Jackson - nous raconte ce douloureux épisode de sa vie : les digues
cèdent sur le lac Pontchartrain et les quartiers modestes sont
engloutis. La catastrophe touche de plein fouet sa communauté
noire. Tandis que ses voisins attendent des secours qui mettront des
jours à arriver, cette institutrice quinquagénaire s'organise chez elle
pour sa survie. L'eau continue de monter,
inexorablement. Du ciel, les hélicoptères des télévisions filment la
mort en direct. Mais ce n'est pas la première fois que son pays essuie
un ouragan...
Entre passé et présent, elle nous raconte le calvaire qu'elle vit
actuellement et celui qu'elle a vécu avec sa chienne Lady.
Mon avis : Pour ma part, j'ai vraiment apprécié ce livre et cette pauvre Zola Jackson à qui la vie n'a jamais fait de
cadeaux.
Entre le premier ouragan (Betsy) pendant lequel elle a cru perdre
son fils Caryl alors nouveau-né parce qu'il avait plus de quarante de
fièvre, l'annonce de son homosexualité (qu'elle n'a
jamais acceptée) puis sa mort la veille de ses trente ans, le départ
de son mari et enfin cet Ouragan, on voit que Zola n'a pas eu de
chance. Pas de chance non plus parce qu'elle habite dans le
quartier pauvre et que, de ce fait, les habitants seront les
derniers secourus.
Mais elle ne se laisse pas abattre et n'a pas d'autre choix que de
rester chez elle avec sa chienne. Alors pour passer le temps et alléger
la dure réalité, elle boit des bières, mais sous
ses yeux, l'eau monte inexorablement, les maisons sont inondées,
les habitants sont obligés de se réfugier sur les toits et attendre. Un
spectacle d'horreurs se joue devant eux : "Les
corps flottent sur le ventre, tous sans exception. Et tous ont les
bras en croix, telles des outres chrétiennes. Parfois, sur le dos d'un
corps, on discerne un rat embarqué."
Tirée d'une histoire vraie, ce récit est atterrant : on apprend que
les caméras sont venues bien avant les secours pour filmer la misère. "Dans
le ciel, ils sont arrivés par dizaines et ils
ont tourné, de midi à minuit, des hélicoptères venus non pas nous
sauver mais plutôt assister à notre fin : il faut croire que n’importe
qu’elle chaîne de télévision, fût-elle à l’autre bout du
pays, était assez organisée et riche pour voler jusqu’à nous et
réussir là où le gouvernement de la première puissance du monde
échouait. On savait bien qu’ils ne nous aimaient pas, nos
dirigeants. Mais à ce point, non : notre esprit n’était pas assez
noir pour imaginer un pareil degré d’indifférence."
Le seul point positif de ces évènements tragiques fut la rencontre
avec son mari Aaron lors de l'ouragan Betsy pendant lequel il a trouvé
de l'aspirine pour le bébé. Il a ensuite élevé Caryl
comme son propre fils.
Le fil conducteur de la narration de Zola est un peu désordonné mais
je pense que l'auteur l'a voulu pour nous montrer que dans une telle
situation, les souvenirs et les évènements se bousculent
dans la tête de notre héroïne.
J'ai trouvé Zola très attachante. Sa façon de parler est très crue
mais elle nous dit clairement ce qu'elle pense et qu'elle ressent.
Comment ne pas éprouver de la compassion?
Éditions Folio - 152 pages - Drame
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
Laissez-moi une trace de votre passage!