Mon résumé
: Jean Louis Fournier rend hommage à sa femme décédée brutal ment en
pleine force de l'âge. Il
profite de ce témoignage / hommage pour nous raconter Sylvie, cette
femme formidable qui n'aimait pas qu'on parle d'elle. Il a eu beaucoup
de chance de la rencontrer, elle l'a porté à
bout de bras, toujours avec le sourire. C’était la rencontre entre
une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. Ils étaient
complémentaires, il avait les défauts, elle avait les
qualités. Elle l’a supporté quarante ans avec le sourire. Elle
n’aimait pas parler d’elle, encore moins qu’on en dise du bien. Il en
profite, maintenant qu’elle est partie
Mon avis : Tout comme "Où on va, Papa?"
j'ai adoré ce texte toujours aussi poétique. J'ai encore
trouvé très courageux de la part de Jean Louis Fournier d'évoquer
Sylvie qui a été sa deuxième compagne et celle qui l'aura épaulé dans
l'éducation de ses deux enfants handicapés. Au moment du
décès de Sylvie, Jean Louis Fournier avait déjà perdu son fils aîné
Mathieu. On voit qu'encore une fois la vie ne lui a pas fait de cadeaux
mais il témoigne avec beaucoup d'amour et ne
tombe jamais dans le pathos.
Composé de courts chapitres, ce témoignage se lit très rapidement et
la beauté de l'écriture fait qu'une fois plongé dans cette histoire, on
la lit d'une traite.
Puisque je ne peux donner mon avis que sur la forme (je ne me
permettrais pas de juger un témoignage) je vous encourage à le lire et à
vous faire ainsi votre propre opinion sur cette très belle
preuve d'amour.
- Extraits : "Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre, c’est bien triste, cette année on n’ira pas faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. Sylvie m’a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d’un oiseau qui traversait la rivière. On n’était pas d’accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n’as pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre par coquetterie, elle m’a répondu je vois très bien de loin, et elle s’est tue, définitivement."
- "Elle a été ma cale, elle m’a empêché de tomber, je me suis tenu droit à ses côtés. Elle m’a décapé, elle m’a poli, elle m’a fait briller. En échange, je l’ai fait rire. Pleurer aussi."
- "Tout ce que les machines compliquées de la Salpêtrière n'ont pas réussi à faire, moi, je le fais avec des mots. Je te réanime."
- "Un bon souvenir, c'est comme une bonne bouteille, il ne faut pas le boire seul."
- "Sur mon téléphone portable, j'ai retiré ton nom de mes contacts. J'ai appuyé sur "chercher", j'ai fait dérouler tous les noms jusqu'à "Sylvie", puis j'ai appuyé sur "option" et là j'ai choisi "supprimer". Mon écran a affiché une terrible question : "Supprimer Sylvie ?". J'ai hésité longtemps. Finalement, j'ai enfoncé avec émotion la touche "OK". J'avais l'impression d'être le président de la République qui appuyait sur le bouton rouge de la bombe atomique. Est apparu alors sur l'écran une petite poubelle avec un couvercle sautillant qui s'est posé dessus pour la fermer. Voilà, c'était fait, je t'avais mise à la poubelle."
Du même auteur : Où on va, Papa?
Éditions Stock - Témoignage -160 pages.
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