Résumé
: Parmi les jeunes chercheurs qui ont constitué la première équipe de
l’Institut Pasteur créé en
1887, Alexandre Yersin aura mené la vie la plus mouvementée. Très
vite il part en Asie, se fait marin, puis explorateur. Découvreur à Hong
Kong, en 1894, du bacille de la peste, il s’installe en
Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et multiplie
les observations scientifiques, développe la culture de l’hévéa et de
l’arbre à quinquina. Il meurt en 1943 pendant l’occupation
japonaise. Pour raconter cette formidable aventure scientifique et
humaine, Patrick Deville a suivi les traces de Yersin autour du monde,
et s’est nourri des correspondances et documents déposés
aux archives des Instituts Pasteur.
Mon avis : Je suis assez mitigée sur cette lecture car je ne m'attendais pas à ça. Je pensais que l'histoire
d'Alexandre Yersin était romancée, mais pas du tout
: l'auteur ne nous donne que du factuel. De plus les chapitres
alternent les époques et l'auteur ne nous en dit pas plus quant
à l'année. Un chapitre Yersin commence des expériences de mécanique
par exemple, et au chapitre suivant, c'est un vieillard au bout de sa
vie.
Par contre, j'ai découvert un homme dont je n'avais jamais entendu
parler et à qui la médecine doit beaucoup. Malheureusement, il est
toujours resté dans l'ombre de Pasteur.
C'est un bel hommage de consacrer un livre à ce scientifique touche à tout.
Alexandre Yersin qui fasait partie de l'équipe de Pasteur, ne tenait
pas en place. A Hong Kong en 1894, il découvre le bacille de la peste.
Il s’installa ensuite à Nha
Trang au Vietnam et créa un sanatorium à Dalat . Il implanta l’hévéa au Vietnam et vendait le caoutchouc à Michelin, tout cela pour financer ses recherches sur les
maladies infectieuses. Il cultiva la quinine pour lutter contre la malaria et soignait gratuitement les habitants.
C'est même lui qui inventa le Cola-Canelle ancêtre du Coca-Cola. Cette boisson était censée donner un coup de fouet. J'ai été étonnée de voir qu'il s'intéressait
à autant de choses. Sa vie pourrait se résumer ainsi : "Alors il
répond à leurs questions. Comment il a découvert le bacille et vaincu
la peste. Quitté la Suisse pour l'Allemagne, l'Institut
Pasteur pour les Messageries Maritimes, la médecine pour
l'éthnologie, celle-ci pour l'agriculture et l'arboriculture. Comment il
fut en Indochine un aventurier de la bactériologie, explorateur
et cartographe. Comment il parcourut pendant deux ans le pays des
Mois avant de gagner celui des Sedangs. Les deux scientifiques
l'interrogent sur ses lubies et sur ses inventions, l'horticulture
et l'élevage, la mécanique et la physique, l'électricité et
l'astronomie, l'aviation et la photographie. Comment il devient le roi
du caoutchouc."
J'ai appris plein de choses intéressantes sur Pasteur et son équipe
et j'ai aimé suivre les voyages en bateau de Yersin en Indochine : les
descriptions de paysages m'ont fait rêver. Grâce à
cette lecture, on apprend des éléments sur les modes de vie aux
19ème et 20ème siècles, mais aussi sur les conflits politiques de
l'époque et la première guerre mondiale.
S'il n'y avait pas eu toutes ces inversions chronologiques, j'aurais beaucoup plus apprécié ce livre!
Extrait : "Tu
me demandes si je prends goût à la pratique médicale. Oui et non. J'ai
beaucoup de plaisir à soigner
ceux qui viennent me demander conseil, mais je ne voudrais pas faire
de la médecine un métier, c'est à dire que je ne pourrais jamais
demander à un malade de me payer pour les soins que j'aurais
pu lui donner. Je considère la médecine comme un sacerdoce, ainsi
que le pastorat. Demander de l'argent pour soigner un malade, c'est un
peu lui dire la bourse ou la vie."
Éditions Seuil Fictions et Cie - Historique - 219 pages.
J'ai très envie de découvrir cet auteur, je pense commencer avec son tout nouveau livre Viva, tu vas le lire ? :)
RépondreSupprimerOui, je compte bien le lire...
SupprimerJe suis absolument d'accord avec cette critique. J'ai apprécié la découverte de la vie de Yersin que je ne connaissais pas, mais je n'ai pas aimé la chronologie du récit, le style de l'auteur, la froideur du texte. Je suis assez déçue.
RépondreSupprimerIl faudrait lire Viva pour se faire une autre idée de l'auteur... Tu l'as lu?
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