Mon résumé
: Ludo est un enfant né d'un
viol. Nicole, sa mère étant encore très jeune quand elle l'a eu, il a
été caché aux habitants du village dans le grenier de la maison
parentale ou Nicole vit encore. Sa mère ne voulant pas s'en
occuper, il grandit seul dans ce grenier sans éducation ni
instruction. Plus tard, Nicole épousera un homme surnommé Micho, partira
et emmènera quand même Ludo avec elle. Micho a lui aussi un
fils : Tatav qui est un peu plus âgé que Ludovic et qui va
s'employer à jouer tous les mauvais tours possibles et imaginables à
Ludo qu'il surnomme même Lidio. Au fur et à mesure qu'il
grandit, Ludo devient encombrant et sa mère va faire tout son
possible pour s'en débarrasser en le mettant chez sa vielle tante qui
tient un établissement pour jeunes enfants déficients mentaux.
En effet, ayant grandi seul, sans aucune sorte d'apprentissage, Ludo
est réellement un "idiot du village"....
Mon avis : Cette histoire poignante et dure commence par le récit du viol. J'aurais aimé moins de détails, car pour un
premier chapitre, il ne peut que mettre le lecteur mal à l'aise et donne le ton de ce qui va suivre.
Concernant mon avis, pour une fois, je suis mitigée et ne sais pas
trop quoi penser de cette lecture. En effet, l'histoire est bien écrite
et facile à lire mais son coté dur est parfois
insupportable car voir tout au long des pages Ludo enfermé dans ce
grenier dont il n'est jamais sorti et voir qu'il ne connaît même pas
l'endroit ou il habite : "Depuis sept ans
qu'il vivait au bord de la mer, Ludovic ne l'avait jamais vue. Il
l'entendait. Mais au grenier la lucarne donnait sur la cour, sur le
fournil, et là-bas sur des pins monotones que les brouillards
matinaux calfeutraient. Rugissement, murmure, le bruit se
poursuivait jour et nuit, si fort par mauvais temps que même les
ronflements du boulanger s'effaçaient. L'enfant serait bien allé voir ;
mais la porte était fermée à clé".
Ou encore se faire maltraiter par son demi frère, et se faire appeler par tout le monde Lidio en disant qu'il a "le singe"
et le voir grandir dans l'indifférence la
plus complète de sa mère qui ne viendra d'ailleurs pas une seule
fois le voir au foyer, malgré les multiples promesses de Micho est très
dur. La seule personne qui a un minimum de respect pour
lui, c'est Micho, Il sait bien que si ce gamin est dans cet état
c'est à cause de sa mère et non parce qu'il est déficient mental.
Les jours pleins d'ennui passaient et Ludo espérait toujours que sa mère viendrait le récupérer."Ludo
compta qu'il était au Centre Saint-Paul depuis dix mois. Près d'un an.
sa mère n'était
jamais venue le voir, il n'était jamais sorti, Tatav ne l'aimait
pas, Micho agitait les promesses d'un retour aux Buissonnets dont on le
payait avec du vent. Alors il fut envahi physiquement par
la nostalgie : il revécut les odeurs du soir au grenier, les nuits
d'affût contre la porte maternelle, les après-midi à la mer, les petits
déjeuners, les avanies, bons et mauvais souvenirs
arrivant égaux et dorés jusqu'à lui, et le ressentiment qu'il
éprouvait rejaillit".
Au bout de plusieurs années, et, voyant que sa mère ne revient pas
le chercher, il prit la décision de s'enfuir du foyer et partir seul.
Il trouvera alors refuge sur l'épave d'un bateau en bord de plage : "Le Sanaga"
.Vivant grâce aux quelques billets que lui avait donné Micho, il
s'aménage un bel intérieur dans la
carcasse du bateau. Mais sa tranquillité retrouvée sera de courte
durée car dans le village court le bruit qu'un fou s'est échappé d'un
asile, et, de plus, les ferrailleurs arrivent pour découper
l'épave...
Il faut noter que cette histoire écrite en 1985 se passe en 1958
et, qu'à cette époque la Loi Simone Weil dépénalisant l'avortement
n'était pas encore passée (loi de 1975). On
comprend mieux pourquoi Nicole a du garder cet enfant que ses
grands-parents appellent "le batard"
Ce roman a obtenu le prix Goncourt en 1985 et a été adapté au cinéma. Pour en voir la bande-annonce, c'est ici
Voir aussi ma chronique sur "Mineure" de Yann
Queffélec
Edition France Loisirs - 274 pages - Dra
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
Laissez-moi une trace de votre passage!