Mon résumé
: Après le suicide de ses
parents, un petit garçon de huit ans (dont on ne connaît pas le
prénom) est recueilli par son grand père qui tient un bar de village : L'Excelsior.
Pendant trois ans ce petit va
se régaler à observer les gens qui l'entourent. Il adore cet endroit
ou les clients bien entamés par l'alcool se livrent souvent à des
conversations dignes des dialogues d'Audiard. Il voit en son
Grand-Père quelqu'un de protecteur qu'il aime beaucoup malgré son
penchant pour la boisson.
Mon avis : Ce deuxième livre que je lis de Philippe Claudel est de la même veine que "La petite fille de Monsieur Linh"
et j'ai beaucoup
aimé. Cette petite nouvelle est très agréable à lire et pleine de
poésie ce qui, au premier abord peut paraître étrange pour un récit qui
se passe dans un débit de boissons. Le narrateur est le
petit enfant, et il nous décrit avec sa vision de petit garçon de
huit ans le monde dans lequel il évolue. Il se rend compte qu'il est la
seule personne qui compte pour son Grand-Père car ce
dernier a été veuf très tôt, c'est pourquoi il veille sur son
petit-fils comme sur son propre enfant : "Quand nous marchions dans
la Grande Ville, Grand-Père et moi, nous avions l'air de deux
égarés, gauches de gestes et d'allure. Nous n'étions pas chez nous.
Sa grosse main serrait tant la mienne, chétive, qu'au soir de ces
promenades, il avait tant pressé mes doigts que je ne pouvais
les décoller et qu'ils restaient blancs comme des haricots beurre.
"Ne me quitte pas" me répétait-il sans cesse, et ses propos me
paraissaient toujours porter bien au-delà des après-midi
citadines pour s'appliquer à une vie que je pressentais riche en
aspérités."
Mais le petit garçon se doute que son Grand-Père vieillissant, il ne
pourra pas rester très longtemps avec lui, et les visites d'un "monsieur qui sent la betterave" lui font présager le
pire : " "Qu'est ce qu'il sent mauvais le monsieur" lui
disais-je. C'est parce qu'il fait un sale métier, il faut bien que ça
transpire quelque part!" me répondait Grand-Père."
Ce petit récit d'une vie ordinaire dans un bistro de village m'a
parfois bien fait rire grâce à de bons dialogues comme lorsque les
clients parlent du chauffeur de bus Stéfan Mercepied mort dans
un accident de la circulation avec son car, un jour, ou
exceptionnellement, on l'avait empêché de boire... :
"A la mémoire de Stefan Mercepied,
homme de coeur et de corps,
mort au combat.
1919-1967
"Quel combat ?" lui fit remarquer un oiseux de passage qui buvait pingrement un galopin. Six regards le fusillèrent, et Verdaillon répondit: "Le plus terrible des pugilats, la lutte suprême, le pancrace inégalable, le combat effroyable et titanesque, toujours à recommencer, celui contre les cons de ton espèce..."
homme de coeur et de corps,
mort au combat.
1919-1967
"Quel combat ?" lui fit remarquer un oiseux de passage qui buvait pingrement un galopin. Six regards le fusillèrent, et Verdaillon répondit: "Le plus terrible des pugilats, la lutte suprême, le pancrace inégalable, le combat effroyable et titanesque, toujours à recommencer, celui contre les cons de ton espèce..."
Le petit garçon maintenant devenu un homme nous raconte avec
beaucoup de nostalgie cette époque et ce qu'il a vécu pendant ces trois
années de bonheur indélébile.
Une petite perle de la littérature contemporaine.
Le Livre de Poche - 85 pages - Nouvelle
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