Mon résumé
: Fin des années 30. Arturo arrive à Los Angeles pour suivre son rêve
américain : devenir écrivain. Logé dans une
chambre d’hôtel miteuse, il cherche l'inspiration mais n'arrive pas à
convaincre des rédacteurs de journaux de publier ses nouvelles. En
errant dans les bars du quartier, il va rencontrer Camilla
une jeune serveuse mexicaine dont il tombera éperdument amoureux.
Mais la jeune fille en aime un autre et va le faire tourner en
bourrique. Nous traversons les épreuves d'Arturo entre cuites et
amours sans lendemain, mais avec toujours cette ferme motivation de
s'en sortir et de voir un jour ses écrits publiés.
Mon avis : Après "Bandini" et "La route de Los Angeles",
nous
continuons le parcours d'Arturo Bandini. Ce fut encore un plaisir
car Arturo semble avoir mûri. Moins prétentieux que dans le précédent
livre, il est toujours en contradiction, passant de l'amour
à la haine en un clin d’œil. Cette fois-ci, je l'ai même trouvé
attachant par sa façon très maladroite d’aborder les filles et en
particulier Camilla, la jeune serveuse mexicaine. En effet, lors
de leur première rencontre, il lui tiendra des propos racistes et
sexistes d'une grande vulgarité. mais la jeune femme, piquée par tant
d'aplomb, cherchera à le revoir. Cette relation sera très
destructrice pour Arturo car "sa princesse maya" en aime un autre.
Parallèlement, il continue à écrire et parviendra enfin à faire
publier quelques unes de ses nouvelles. JC Hackmuth, son éditeur attitré
sera sa bonne étoile. A chaque publication, il envoie un
chèque à Arturo. Ces dollars lui permettront dans un premier temps
de s'acheter des nouveaux habits et d'envoyer de l'argent à sa mère.
Mais, toujours aussi auto-destructeur, lui qui a l'habitude
de détruire d'une main ce qu'il a bâti de l'autre va vite tomber
dans les excès, et ses dépenses inconsidérées le font revenir au point
de départ entre chacune de ses publications.
Camilla aussi est attachante par sa spontanéité, la honte de son
statut d'immigrée mexicaine, amoureuse d'un autre homme qui la rejette
et droguée jusqu'aux yeux... Entre elle et Arturo, ce sera
un peu le jeu du chat et de la souris. La fin est particulièrement
émouvante.
A noter que la préface a été écrite par Charles Bukowski qui affirme : " Et je compris bien avant de le terminer qu'il y avait là un homme qui avait changé l'écriture. Ce livre était
"Demande à la poussière" et l'auteur John Fante. Il allait toute ma vie m'influencer dans mon travail."
Maintenant, je me plonge dans le dernier volume de cette saga avec "Rêves de Bunker Hill".
Extrait : "Là-dessus
tu as sorti une bouteille de ton sac et on a bu ça ; ton tour d’abord,
ensuite le mien. Quand il n’y a
plus rien eu dans la bouteille je suis descendu en acheter une autre
au drugstore, mais une grande cette fois. Toute la nuit on a bu et
pleuré, et ivre je pouvais dire les choses qui
bouillonnaient dans mon cœur, tous ces chouettes mots, toutes les
fines comparaisons, parce que toi c’est sur l’autre mec que tu pleurais
et tu n’entendais rien de ce que je racontais ; mais moi
je les entendais, et je peux te dire qu’Arturo Bandini était plutôt
bon cette nuit-là, parce qu’il parlait à son seul amour, et ce n’était
ni à toi ni à Vera Rivken qu’il parlait, tu comprends,
mais juste à son amour. Ah j’en ai dit des belles choses cette
nuit-là, Camilla. A genoux à côté de toi sur le lit, je te tenais la
main en disant : « Camilla, pauvre petite, perdue et tout ça !
Desserre tes doigts fins et rends-moi mon âme lasse ! Embrasse-moi
sur la bouche que je me rassasie du pain d’une colline mexicaine.
Souffle le parfum des cités perdues dans mes narines
enfiévrées et laisse-moi mourir ici, la main sur la douceur de ta
gorge, blanche comme une plage du sud à moitié oubliée. Viens puiser le
désir dans ces yeux malades et jette-le aux moineaux
solitaires dans quelques champs de maïs, parce que je t’aime,
Camilla, et ton nom m’est sacré comme celui d’une princesse très brave
se mourant d’amour avec le sourire, pour quelqu’un qui ne le
lui rendra jamais."
A lire aussi :
Mon chien Stupide
Bandini
La route de Los Angeles
Rêves de Bunker Hill
Les compagnons de la grappe
Éditions 10/18 - Drame - 271 pages
J'aime beaucoup cet auteur surtout Mon Chien Stupide en fait :) qui est un vrai plaisir pour se remonter le moral je trouve ! Demande à la poussière est aussi excellent ! :)
RépondreSupprimerC'est justement avec mon chien stupide que j'ai découvert Fante et depuis, il est parmi mes auteurs préférés...je crois que j'ai d'ailleurs lu tous ses livres...
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